Ils volent dans la boîte à lunch de mon fils

Mise en garde : aucune rationnelle dans mon propos, je suis dans l’émotif pur, ça se peut que je dérape.

Oui, ils volent dans la boîte à lunch de mon fils. Voyez comme la grammaire a du bon, le masculin l’emporte, ils volent, pas elles volent. Or rien n’exclut que ce soit elle, elles. Allez, effort : on vole.

Toi l’humain qui me lit, et qui t’es reproduit, tu vas toucher à ma colère. Toi, l’autre, tu ne pourras qu’imaginer, et tu seras tenté de banaliser. Sans la barre tendre et la compote, resteront le sandwich, les légumes, le fromage. Tu n’y verras rien de grave,  imbécile.

Moi ce soir j’ai la rage. Je te méprise et je te crache à la gueule toi le parent qui n’a pas su, en neuf ans, construire mieux que ce petit animal voleur. Pire, je te hais, toi l’enfant animal, incapable de faire mieux que ton parent, incapable de t’élever au delà de ce crétin de ton pére, de ta tarée de mère.

Je te jure petit animal, si tu lui avais demandée, il te l’aurait donnée la compote.

Insupportable Petrowski

Ce matin Nathalie Petrowski, forte de sa tribune à La Presse, saisit l’occasion offerte par la projection à Québec de La domination masculine de Patric Jean, pour continuer à alimenter le débat/combat hommes-femmes qui lui est si cher.

Je n’embarquerai pas, ou peu, sur le fond, mais plutôt sur la forme et sur l’intention.

En bonne journaliste, Nathalie illustre son propos, et déterre cette déclaration de Léo Ferré : «L’intelligence des femmes est dans les ovaires». Curieuse illustration toutefois puisque Petrowski, dans sa chronique, veut mettre l’accent sur un possible retour de la misogynie aujourd’hui, et pour cela nous ressort le propos d’un homme mort il y a 16 ans, lequel propos prononcé il y 20 ans, 30 ans peut-être …

Mieux, et probablement sans s’en rendre compte, elle utilise les outils aussi crétins que ceux utilisés par ceux qu’elle dénonce en tentant la vexation en trouvant la cause du ressentiment d’une pognée de perdus dans «leurs problèmes érectiles». Pour désolant qu’ait été le propos de Léo Ferré, intelligemment qualifié un peu plus loin d’ «amateur de chimpanzés», je vous laisse apprécier la qualité et la profondeur de la réplique.

Plus confus, cet assemblage curieux de masculinistes québécois, d’intégristes religieux, de rap, de Lars von Trier, … ouf.

Pour ce dernier, je n’ai pas vu le film, donc je ne commenterai pas.

Concernant les masculinistes québécois, croyez-moi ou non, j’ai découvert leur existence cette semaine à l’annonce de la projection du documentaire à leur sujet. J’ai vraiment ri. Je ne savais pas que ça existait, et ça m’a fait penser à un truc genre «Société Internationale de Recherches sur la Terre Plate», groupuscule très sérieux qui est convaincu que la Terre est plate, qu’elle a la forme d’un disque avec, au centre, le Pôle Nord et les continents groupés autour de lui sauf l’Antarctique qui correspondrait en fait à la circonférence du disque. Personne n’est jamais tombé du disque car personne n’a jamais pu traverser l’Antarctique. Nathalie, je crois qu’il faut être vigilant, et je vous invite à écrire là-dessus dimanche prochain, dès fois que le phénomène serait en résurgence.

Quant à la Burqa, les intégristes, la lapidation, oui continuons d’en parler, oui demeurons, pour le coup, vigilants et intransigeants. Est-ce que la situation s’agrave comme le signale la journaliste ? Je ne peux ni l’affirmer, ni affirmer le contraire. J’ai un peu la conviction que la situation, même s’il reste beaucoup à faire, s’améliore tranquillement.

C’est chiant cette théorie du chaos et du pire, c’est comme dire «Ça va donc ben mal dans le monde, toutes ces guerres, ces famines …». Mais dans la réalité, observation claire de tous les historiens, il n’y a jamais eu aussi peu de guerres et de violences dans le monde, et il en est de même pour la famine, la mortalité infantile, etc. C’est un classique, l’abus de catastrophisation pour servir une idéologie.

Enfin, sur le retour effectivement notable de certaines présentations dégradantes de la femme dans la culture populaire, je vous invite à lire le petit billet que j’avais écrit sur l’affaire Laraque et les nichons dans lequel je disais, avec certe un brin de provocation, mais toutefois une vraie conviction : mesdames, arrangez-vous avec vos troubles !

On connait Nathalie Petrowski depuis de nombreuses années, et si comme moi vous êtes un de ses fidèles lecteurs, on ne peut que constater une permanente amertume envers les hommes en général, et malheureusement la chroniqueuse préfère alimenter le combat, quitte à utiliser des arguments aussi faible que ceux de son papier de ce matin, plutôt que de souligner les succès et les progrès d’une réconciliation en marche.

Société Internationale de Recherches sur la Terre Plate

Vaccination H1N1 : un homme et son fils voyagent au bout de l’horreur

Ce matin était le matin que je redoutais depuis des semaines : l’heure était venue de vacciner mon garçon dans un de ces centres de vaccination dont le journal télévisé m’avait fait un portrait si polonais … des files d’attentes longues comme une nuit sans sommeil, des citoyens hystériques comme des affamés d’avant le mur … le froid … la nuit … la peur …

J’ai passé la semaine à préparer mon combat. Sur-documenté, j’étais prêt à tout annuler, au moindre contre-ordre. pandemie.gouv.qc.ca.

Mon  plan de match : La vie est belle. Non, pas la vieille entreprise qui vient de perdre 1 million d’abonnés au téléphone en 3 ans, l’autre Vie est belle, celle de Roberto Benigni. Puisqu’on allait au pire, j’avais décidé de protéger mon fils de l’horreur, et de lui dire que ce serait génial.

Lever à 4:30 pour espérer LE coupon, billet de rationnement vital de survie. La Toyota fend la nuit à travers nos yeux collés, et je lui jure que c’est un beau matin, qu’on a de la chance de vivre ça. Les camions de vidanges sont déjà dehors, j’en profite pour rappeler l’importance d’étudier.

À deux coins de rue du camp, mon sang se glace. Franco a commencé son vendredi à la radio, mais il ne me rassure pas.

Au creux de la nuit froide, la Toyota n’a plus le choix maintenant : on est arrivé. Je dois être fort. La portière à peine ouverte, je sens déjà le givre de la terreur durcir les fins sourcils de mon enfant. J’ai peur.

Serrant sa main comme un père dans le stationnement du Walmart,  j’avance, à son pas, vers l’enfer.

Un enfer qui durera 45 minutes, entouré de gens souriants et agréables, sous un petit chapiteau chauffé et sous la bonne protection d’employés gentils et disponibles à nos questions. 45 minutes. Même pas eu besoin de sortir la Nintendo DS.

6:15. Nous repartons avec un rendez-vous pour 10h00. Tim Hortons au lieu de l’école, le cauchemar doit juste être différé, ou bien est-ce le dernier plaisir, la cigarette du condamné ?

10h00. Retour au camp, tiquet de rationnement en main. Cette fois, me dis-je, on y échappera pas. Bon c’est vrai que je suis un peu déçu. Tant qu’à sombrer dans l’horreur, il me semble que c’était plus esthétique de nuit, brûlé par le froid.

Le soleil brille, la température est douce, et notre Tim Hortons au corps, je nous trouve de moins en moins sujet à un futur documentaire … nous ne nous sentons guère polonais, et mon Benigni prend le bord.

Mais je reste vigilant, c’est suspect. La Nintendo chargée, prêt à dégainer.

Puis soudain, tout s’accélère. De sourire en sourire, nous franchissons plusieurs check points, et à peine ais-je le temps de suspecter chacun des bénéboles et employés rencontrés, que nous nous retrouvons face à cette dame, dont la douceur ne peut que rappeler notre mère, une aiguille à la main, seringue remplie d’amour.

10:40. Le quart d’heure d’observation post-piqûre est passé, et nous quittons le camp. En vie, léger comme un père et son fils, qui viennent de passer un bon moment ensemble.

Dans ma vie professionnelle, je gère des projets. De plus ou moins grande envergure. Un jour, quelqu’un est arrivé devant Mr Dubuc, et lui a dit : Gros, voici ton mandat : tu me vaccines la Province, et vite, ça urge. Au pays de l’attente à l’urgence ? Oui Gros, s’il te plait. Et grouille.

Ne me soupçonnez de rien politiquement, d’abord vous feriez erreur, et surtout vous ne vous rendriez pas honneur. Ce ministre est en train de faire une job extraordinaire. Parfaite ? non. Mais moi, comment je l’aurais pognée celle-là ?

Mr Dubuc, merci et bravo. Merci pour le petit, et bravo pour le sang froid, le bon sens, la détermination, les améliorations, le calme.

Le calme …

Les médias chiens aboient, et la caravane passe.

Être nominé au gala de l’Adisq : arrangé avec le gars des vues ? hum …

 

Il y a une petite anecdote que je garde pour moi depuis des années, et ce soir, allez savoir pourquoi, je brûle d’envie de vous la partager … Reconnaissez ma gentillesse, une semaine après le Gala, et reconnaissez mon humilité, de ne pas avoir sorti ça il y a huit jours … je suis de même moi, une crème que voulez-vous …

Il y a quelques années, j’étais concepteur dans une agence web, et le mandat m’a été donné de réaliser un site web musical, commandé par une maison de production montréalaise. Projet d’envergure, plusieurs mois ont été nécessaires à cette production.  Et, au tout début du projet, le responsable de la boite de production en question est venu me voir et m’a dit : Faîtes du bon boulot, le site sera nominé à l’Adisq l’année prochaine … pas peut-être ou on espère,  « sera » …

Nominé … un site qui n’existait alors même pas dans ma tête …

Et ce qui devait arriver, arriva … le site en question, assez bon site au demeurant mais rien de transcendant, se retrouva en nomination à l’Adisq dans la catégorie « site web de l’année » ! Il est important de préciser que le site web ne vantait pas la chanteuse, le chanteur ou le groupe de l’heure, loin de là même … un OVNI dans la catégorie …

Rassurez-vous mes bien chers frères, il y a une justice en ce bas monde et nous ne remportâmes pas le prodigieux Félix. Ce fut une très belle soirée qui me permit de reluquer ce don de la nature qu’est Annie Brocoli sur le siège en avant de moi et, accessoirement, qui me permit d’accrocher une jolie médaille à mon CV.

Mais depuis, à chaque automne, je ne peux m’empêcher de m’interroger … Honneur aux petits poulets légitimement élus dans les St-Hubert, mais qui les a mis dans la marmite ?